Salon du livre
«Confidences», paru en 2016 aux éditions Zoé, a séduit le jury de ce prix qui sera remis vendredi 28 avril à 16h au Salon africain

Avec «Confidences» (Ed. Zoé), l’auteur de «39 rue de Berne» et de «La Trinité bantoue» a quitté ses décors suisses pour revenir, en littérature, au pays natal. Un retour au Cameroun dans lequel il raconte, en se mettant à l’écoute d’une vieille femme, les luttes pour l’indépendance.
Et voilà que ce roman vaut à Max Lobe, à Genève où il vit, de remporter le beau prix Ahmadou Kourouma, qui lui sera remis vendredi 28 avril à 16h au Salon africain du Salon du livre de Genève. Une distinction créée en 2004, qui récompense un roman ou un essai, consacré à l’Afrique noire. Ce prix a couronné avant Max Lobe, Koffi Kwahulé («Babyface»), Sami Tchack («Le Paradis des chiots»), Emmanuel Dongala («Photo de groupe au bord du fleuve»), Scholastique Mukasonga («Notre-Dame du Nil»), Tierno Monenembo («Le Terroriste noir»), Mutt-Lon («Ceux qui sortent dans la nuit») pour citer quelques-uns des lauréats.
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Dans «Confidences», le narrateur, de retour au Cameroun, voyage en pays Bassa, au cœur de la forêt. Il y rencontre Ma Maliga, vieille maman pleine d’esprit, gourmande, insolente et, mine de rien, résistante de premier plan. Voilà une femme à qui on ne la fait pas, mais aussi une femme pleine d’histoires, pleine d’Histoire, petites et grandes, qui on fait le Cameroun. Tous ses récits rejoignent un combat, celui de Ruben Um Nyobè, dit le Mpodol, militant indépendantiste assassiné en 1958, dont Max Lobe, retrace la geste de résistance. Ma Maliga taquine le narrateur: tu es «curieux comme les singes de notre forêt» lui dit-elle. Et c’est heureux, puisqu’il parcourt avec elle, et avec ses lecteurs, en suivant ses propos, ses rires et ses sentences la carte des souffrances, des fiertés et des origines.
Max Lobe, Confidences, Zoé, 286 p.