Essai
AbonnéBeaucoup d’écrivains ont été la proie de «la bile noire». Dans «Les Rivages de la mélancolie», l’historienne Micheline Louis-Courvoisier et l’oncologue André-Pascal Sappino font avec eux l’exploration sensible de ce mal aux contours diffus

Vous cherchez à soigner vos accès dépressifs? Changez de trottoir: ce livre vous plongera au contraire dans le symptôme. Après tout, c’est aussi parfois le meilleur moyen de s’en extraire. Mais qu’est-ce au fond que la mélancolie, ce «mal» diagnostiqué il y a déjà deux mille ans, dont les auteurs se demandent s’il est consubstantiel à la condition humaine ou le produit de la civilisation qui nous a enfantés? Telle est la question qui taraude l’historienne et vice-rectrice de l’Université de Genève Micheline Louis-Courvoisier et l’oncologue André-Pascal Sappino. Leur amitié les a réunis dans une conversation sur «la bile noire», qu’ils ont voulu poursuivre dans un livre qui en fasse l’exploration. L’une armée des lettres, l’autre d’un pinceau, les textes et les images se renvoyant les uns aux autres, ils ont ainsi sondé cette «balise de notre écologie émotionnelle».