La Pierre du remords a beau être le vingtième polar d'Arnaldur Indridason, pas question de passer outre. Il faut absolument lire ce roman à la fois beau et triste, familier et pourtant différent. La Pierre du remords  commence comme un film. En cinéaste un peu voyeur, Indridason parcourt d’un regard-caméra la façade de plusieurs immeubles voisins d’un quartier construit dans les années 1970 et désormais «en net déclin». Il s’arrête ici, puis là, s’invite dans l’intimité d’un couple que l’on devine illégitime, puis dans une violente scène de ménage. Il termine son parcours en zigzag sur la vision d’une femme d’un certain âge brutalement agressée par l’homme qui vient de sonner à sa porte. C’est autour d’elle que va se construire l’histoire.