Comme Umberto Eco, David Lodge est un homme-orchestre de la littérature, capable de signer des ouvrages très lumineux sur l’art d’écrire et d’échafauder des romans qui ont fait le tour du monde. A cela s’ajoute, distillée à petites doses, une autobiographie qui n’a rien d’une démonstration égotiste parce que ce sont l’air du temps et l’évolution des mentalités britanniques qui intéressent Lodge, à bonne distance de son petit tas de secrets. Dans le premier volet, Né au bon moment – traduit en 2016 chez Rivages –, il ouvrait les portes de ses Mémoires, entre 1935 – l’année de sa naissance – et 1975, quand se forgea sa vocation de romancier. Ce qu’il montrait dans ces pages, c’est de quelle manière son passé dans la petite bourgeoisie catholique l’a inspiré, lui donnant l’envie d’écrire avant de rallier – en 1960 – l’Université de Birmingham, théâtre moliéresque où il aura tout loisir d’observer les cuistreries du microcosme enseignant de cette époque.