Le pronom «iel» a-t-il de l’avenir?
Futur antérieur
AbonnéLa décision du dictionnaire Le Robert de «légitimer» le pronom asexué a suscité un tollé. Justifié? Avant de trancher, il serait bon de se pencher sur l’œuvre d’un des représentants les plus novateurs des Lumières, Louis-Sébastien Mercier

Une chose est sûre: l’entrée du pronom asexué «iel» dans la version en ligne du Robert n’a rien d’un événement neutre. Se peut-il que ces deux syllabes en apparence inoffensives fassent autant de vagues? Curieuse discrépance entre l’évanescence d’un mot qui n’est pas bien sûr d’en être un et la violence des réactions contre lui. C’est qu’inventer un mot nouveau ne va pas de soi. Cela pose immédiatement toutes sortes de questions. Qui peut s’arroger un tel droit, et au nom de quoi? Quelles instances pour en régler l’usage? Ou alors l’imposer? Avec quelles conséquences collectives? La perplexité est d’autant plus grande, on l’imagine, quand le néologisme touche à la différence des sexes.