Caractères
Il était une fois un moment suspendu, magique et poétique, où l'un parlait, contait une histoire, tandis que tous les autres l'écoutaient, imaginaient...

Le temps de Noël est un temps de mythes et de légendes. Naissance chez les chrétiens, Solstice partout, lumières dans la nuit, veilles, retraites et miracles.
C’est aussi, car les nuits sont plus longues que jamais, un temps propice au souvenir d’un art endormi – même si certains le portent encore haut et fort –, l’art du conte et des conteurs.
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Un art de la parole et de l’écoute, un art qui s’inscrit dans le temps, puisqu’il traverse les siècles; et dans l’espace, car il arpente tous les continents. Il vous embarque le temps d’un récit dans un voyage singulier, pour des contrées lointaines et merveilleuses. Quand la magie opère, il est même capable de vous transformer, de vous enseigner que les épreuves existent, mais qu’on peut les surmonter; et qu’elles vous qualifient parfois pour le bonheur au même titre que les héros de ces histoires anciennes.
Dans la famille, entre grands-parents, parents et enfants, le conte peut être un fabuleux moyen de communiquer et de partager. S’il y a des conteurs professionnels, versés dans l’art de vous embarquer et de vous divertir, comme Lorette Andersen que nous avons rencontrée pour notre dossier de Noël, les jeux du conte, son univers peut tous nous toucher.
Une célèbre et brillante conteuse, Catherine Zarcate, propose, sur son site Internet, un jeu de Noël, intitulé «Le Cadeau imaginaire», propre à réveiller la fibre du conteur qui sommeille en nous. En voici le principe. Invitez de la famille, des amis. Faites écrire à chacun, sur un petit papier une idée de cadeau, sans souci de vraisemblance ou de budget. Plier le papier. Une fois qu’un joli tas de papiers est réuni, faites-en tirer un par un enfant, qui dira à qui va le cadeau. On lit le cadeau à haute voix, puis on brode. Qu’en ferait-on? Comment serait-il? On le rêve, on cherche qui l’a offert… On délire. Et puis, on recommence avec le cadeau suivant.
Offrir du vent? Non. Offrir du temps et de l’imaginaire, des images, du rêve. Voilà qui n’est pas rien. Souvenons-nous du conte, car il parle de nous. Il nous rend un pouvoir que nous déléguons un peu trop facilement aux grandes industries du divertissement. Se réapproprier les histoires, se les raconter à la mode du jour, à sa façon, les partager, retrouver l’écoute et la parole, voilà quelques-unes des promesses du conte retrouvé.