Prix Littéraires
C'est une saga paysanne, amoureuse et engagée qui décroche le premier des grands prix de l'automne. Le Femina récompense la Sud-Africaine Deborah Levy et décerne un prix spécial à Charif Madjalani

Serge Joncour, avec Nature humaine (Flammarion), a remporté lundi le prix Femina du roman français, alors que la plupart des autres récompenses littéraires ont reporté leur édition en attendant la réouverture des librairies. Serge Joncour, 58 ans, signe un grand roman rural qui dépeint les mutations de la France à la fin du XXe siècle, à travers le destin d’une famille d’agriculteurs du Sud-Ouest.
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Le prix Femina du roman étranger est allé à la Britannique d’origine sud-africaine Deborah Levy, pour son diptyque autobiographique, Le Coût de la vie et Ce que je ne veux pas savoir. Cette romancière de 61 ans, y raconte ses années de formation et sa trajectoire de mère, épouse et écrivain.
Christophe Granger, pour Joseph Kabris ou les possibilités d’une vie (Anamosa), remporte le prix de l’essai. L’historien et sociologue mène une réflexion sur la biographie et le destin à partir de la vie de Kabris (1780-1822), personnage extraordinaire, un matelot aventureux qui quitta son navire pour vivre aux Marquises, puis embarqua pour l’Extrême-Orient russe et traversa la Russie, rentra en France où il mourut dans la misère.
Prix spécial du jury au Libanais Charif Majdalani
Enfin, un Prix spécial du jury a été décerné au Libanais Charif Majdalani, pour Beyrouth 2020 (Actes Sud). Son «journal d’un effondrement» est une chronique d’une capitale riche en histoire mais confrontée à de terribles difficultés au présent, jusqu’à l’explosion d’un immense stock de nitrate d’ammonium le 4 août.
Le jury exclusivement féminin s’est distingué d’autres, tels que ceux du Goncourt ou de l’Interallié, qui attendront la réouverture des librairies, touchées par l’interdiction frappant les commerces «non essentiels». «Dans le contexte actuel, durablement installé, le silence est la pire des choses pour la vie culturelle menacée, en particulier pour la littérature. Par conséquent, nous choisissons de soutenir, par les moyens qui sont les nôtres, les libraires qui s’organisent et résistent», ont écrit dans un communiqué commun les jurys du Femina et du Médicis. Le prix Médicis est attendu vendredi.