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En Suède par –20 °

Une enquête sur la disparition d’une adolescente dans une petite cité sous la neige

Qui ? Ninni Schulman Titre: La Fille qui avait de la neige dans les cheveux Trad. Eva Sauvegrain Chez qui ? Seuil, 384 p.

C’est sûr, dit l’éditeur, voici «une des nouvelles stars du polar scandinave». Le Seuil a la prudence de l’inscrire dans un pluriel, car de telles arrivées du nord demeurent courantes (LT du 24.07.2013). Ninni Schulman a vite connu le succès avec son premier roman, La Fille qui avait de la neige dans les cheveux, tournure un peu larssonienne même si cette histoire n’a que peu de rapport avec l’univers de Millenium. Le lecteur découvre Hagfors, bourgade du centre-ouest de la Suède. Une adolescente a disparu le 31 décembre. Magdalena, elle, revient à Hagfors. Après un divorce mal vécu, elle a quitté Stockholm pour retourner, avec son fils, dans sa cité d’enfance, retrouvant des anciennes connaissances. Elle travaille pour le journal local, et la disparition va vite l’occuper. Surtout que, par –20 °, les recherches n’avancent pas, et que le seul suspect imaginable, amant adulte de la disparue, ne se montre pas. En sus, tout indique au lecteur que la paisible Hagfors abriterait un trafic de jeunes femmes contraintes à la prostitution, violentées depuis quelques vagues promesses dans leur Moldavie natale.

Ninni Schulman maîtrise d’emblée les ficelles de son suspense, usant d’artifices usuels pour distiller ses informations. Une fois encore, l’efficacité suédoise fait mouche. Passé l’argument de son intrigue, agencé avec efficacité, l’auteure de 41 ans affiche une réjouissante sympathie pour ses personnages, dont la plupart frappent par leur discrète amabilité, loin des rugosités habituelles du genre.