Il y a une vingtaine d’années, Thilo Krause a quitté la «Suisse saxonne» pour la Suisse tout court. Né à Dresde en 1977, il y a fait des études d’économie et d’ingénieur. L’Ecole polytechnique fédérale de Zurich offrait une bourse pour un doctorant. «C’était pile dans mon domaine. J’ai eu la place et… je suis resté!» Aujourd’hui, employé de la ville de Zurich, il travaille au développement de l’intelligence artificielle. Entre-temps, il est aussi devenu le père de deux enfants, très soucieux de leur réussite scolaire, qu’il envisage comme une sorte de «performance familiale» en ces temps compliqués de télétravail et de stress. Une famille où l’on parle l’allemand, le dialecte et l’italien de la mère. Mais Thilo Krause est également un poète reconnu – trois recueils en témoignent. Son premier roman vient de paraître dans sa traduction française, après avoir reçu le Prix Walser, sur manuscrit. Comment tous ces éléments se combinent-ils? Par écrans interposés, on refait le parcours.