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AbonnéAvec son regard à la fois littéraire et social, l’écrivain retrace l’irruption du monde moderne dans son Valais natal, dès les années 1960

Il y a d’un côté les superstitions d’un Valais presque médiéval, lourd, hanté par la peur du malheur et des maladies, un Valais obscur mais si humain. De l’autre, il y a la «vie moderne» des trente glorieuses, censées amener le bonheur pour tous, une modernité forcément positive, triomphante, à laquelle tout doit se plier. Les supermarchés, les autoroutes, la croissance… C’est la violence de cette «immense fiction» du progrès, héritée du XIXe siècle, que Jérôme Meizoz s’attache à décrire, et à laquelle il oppose un récit à hauteur d’homme. «J’ai aimé ce progrès, de tout mon cœur de gosse, sans en connaître le contenu. Plus tard, m’est apparue sa face destructrice.» Destructrice des liens sociaux, des liens avec la nature, le temps, les saisons, les choses et les bêtes.