A Londres, Damien Hirst a trop de cœur

Exposition L’artiste critiqué pour sa vision de la Saint-Valentin

Les Anglais le détestent. Comme d’ailleurs une bonne partie de la critique d’art. On veut parler de Damien Hirst, l’artiste qui, dans les années 1990, plongeait dans des aquariums remplis de formol des vaches tronçonnées en deux. Le même qui en 2008 dispersait son œuvre récente aux enchères contre la somme faramineuse de 200 millions de dollars. Ce que le monde de l’art ne lui a toujours pas pardonné.

«Sweethearts» au goût amer

Affairiste, uniquement motivé par la gloriole et l’argent, multiplicateur ad nauseam de son œuvre, Hirst voit depuis s’abattre sur lui les pires gémonies. Il faut dire que l’artiste prête parfois les verges qui vont l’astiquer. Lundi, il inaugurait une exposition à la Paul Stolper Gallery de Londres (www.paulstolper.com). A l’intérieur, rien que des travaux visiblement adaptés pour la Saint-Valentin. Il y a là des papillons sérigraphiés dans des cœurs, des sortes de Sweethearts – ces bonbons acidulés aux couleurs pastel – mais reproduits en format géant, un organe de cochon en résine noyé dans un bocal et traversé par une flèche, histoire de nourrir la réputation trash de l’auteur.

Damien Hirst a beau dire dans les pages du quotidien The Independent que «l’amour est un antidote à l’horreur du monde», la presse étrille cet accrochage perçu comme l’ultime dérive d’un artiste qui a transformé son œuvre en produit dérivé. Difficile pour le coup de lui donner tort.