Un grand cachot aux murs ondulants, comme pour permettre au récit de mieux s’évader de la linéarité spatiotemporelle. C’est sur le premier interrogatoire de Davel, conduit par le haut commandant bernois Von Wattenwyl, que l’opéra s’ouvre aux sons des percussions et xylophones. Boulet au pied, le major affirme avoir agi «uniquement en son cœur», puis se met à évoquer ses souvenirs. De la bataille de Villmergen en 1712 au vignoble de Cully, en passant par la fermentation de ses idées révolutionnaires, la trame dramaturgique du livret de René Zahnd se construit sur cet immense flash-back à ressacs.