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En matière commerciale, l’UE a estimé vendredi qu’il était temps d’obtenir des résultats sur la réciprocité en matière d’accès aux marchés publics, comme l’a souligné le président de la Commission. «Nos relations avec la Chine sont bonnes mais ne sont pas excellentes», a commenté le Luxembourgeois: «On ne peut pas construire quelque chose de stable sur des déséquilibres qui persistent.» L’UE aimerait donc pouvoir conclure avec la Chine un accord international sur les investissements, dont elle discute déjà depuis un certain temps. Mais il est temps aussi que l’UE se protège elle-même, ce qu’elle a commencé à faire en se dotant d’un mécanisme de filtrage des investissements étrangers.
UE trop ouverte
Vendredi, l’UE a donc accepté de reprendre les discussions sur ses instruments relatifs aux marchés publics internationaux, un outil antidumping proposé en 2012 mais sur lequel les Etats membres n’ont pas encore pu s’entendre et qui ne fait pas vraiment l’unanimité, surtout auprès des pays membres traditionnellement plus libres-échangistes. Cet instrument leur permettrait de fixer des pourcentages pour l’accès des entreprises étrangères aux marchés publics européens. Plus qu’utile pour Jean-Claude Juncker, qui a souligné qu’avec plus de «2400 milliards d’euros de marchés publics européens presque intégralement accessibles aux entreprises étrangères», l’UE apparaît aujourd’hui trop ouverte par rapport à ses partenaires mondiaux.
Il a aussi été question de commerce, le Polonais Donald Tusk continuant, lui, de pousser pour que la Chine inclue «les subventions industrielles comme un élément crucial de la réforme de l’OMC», l’un des grands sujets du sommet du 9 avril à Bruxelles.
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Est-ce suffisant? Pour le président Macron, il y a déjà matière à se réjouir car cette discussion sur la Chine était «une première» pour les Vingt-Huit. «Le réveil était nécessaire.» Le Français pourra aussi se targuer du fait que l’UE a accepté vendredi de continuer à adapter son cadre en matière de concurrence et de scruter de plus près ses lacunes. Ce n’est certes pas la révision des règles européennes de concurrence que Paris et Berlin avaient réclamée après l’épisode Alstom-Siemens, mais c’est toujours mieux que rien.