Sur scène, Orlando se morfond. Soudain, une pancarte descend des cintres, dotée de l'inscription «Melencolia». Puis voilà qu'un homme, tout en noir, s'avance vers lui, à pas lents. Il tient un crâne dans la main, figure allégorique de la mort. Orlando sombre dans la folie. Un homme basané, aussi sec qu'une vipère, mime son esprit en proie au délire. Mais le «climax», c'est lorsque Astolfo arrive juché sur l'hippogriffe. Chevauchant l'espace, au dos de cet animal mythologique, il ira récupérer sur la lune l'esprit volatilisé d'Orlando, rendu fou par l'amour.
Malgré une gestique trop imprécise qui ne va pas au bout des intentions, le charme d'un théâtre fait de bric et de broc, créé dans la magie de l'instant, renaissait jeudi soir, dans la grange du Festival Amadeus. Parti pour reconstituer une fable, l'Ensemble Daedalus a fini par recréer les conditions dans lesquelles un théâtre de l'époque a dû se faire.