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Quand le monde onirique d’Agualusa vient au secours du réel
Dans un pays blessé par la guerre civile, les rêves peuvent aider à vivre, ce que tente ce roman satirique, sentimental et généreux de l’auteur angolais
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Isabelle Rüf
Publié vendredi 19 avril 2019 à 20:41,
modifié vendredi 19 avril 2019 à 20:42.
José Eduardo Agualusa est un écrivain angolais qui, comme son ami le Mozambicain Mia Couto, atténue le discours politique en l’enveloppant dans les ornements du «réalisme magique» latino-américain. La mémoire et l’oubli, les fantômes du passé, les blessures de la guerre civile – qui a déchiré le pays après l’indépendance entre 1975 et 1991 – sont des thèmes récurrents dans son œuvre.
Daniel Benchimol, le premier des «rêveurs involontaires», est né en 1960, dans le nord du pays, comme l’auteur; ils avaient 15 ans à l’indépendance, ils ont grandi dans un pays en guerre; comme lui, c’est un journaliste engagé, un alter ego, donc. Benchimol a perdu ses emplois, au pays et à Lisbonne, sur l’ordre de son puissant beau-père, proche du pouvoir. Du coup, son mariage aussi s’est fracassé.