«Un lieu en parenthèses où il est possible d’essayer, de toucher, de tester. Entre aversion et désir, engagement ou simple curiosité, nous assouplissons les limites pour élargir nos territoires.» Mos_Espa invite ses festivaliers dans un espace d’échange et d’expérimentation, un cadre artistique où s’alternent thérapeutes, performeurs et musiciens. On retrouve des noms connus comme Françoise Simpère, journaliste française connue pour ses livres autour du polyamour qui, avec la complicité de la comédienne Marie Belcour, animera ses échanges avec le public en les ponctuant de lectures érotiques.

Cette année, la manifestation s’ouvre avec l’apparition d’un célèbre artiste genevois qui a commencé sa carrière dans la danse contemporaine avant de prendre un virage très radical dans des performances solo. Il s’agit de Yann Marussich, qui a habitué son public à des spectacles déroutants où il soumettait son corps nu à plusieurs sollicitations ou agressions, dans des sortes de séances aussi méditatives qu’hypnotiques dépassant la douleur. Pour Mos_Espa, l’artiste a choisi un rituel intime et symbolique comme celui du lavage des pieds pour aller à la rencontre du public.

Bienveillance et présence seront aussi au cœur de l’intervention d’Anne et de Jean-François Descombes qui, depuis plus de sept ans, accompagnent des couples dans un processus d’amour en conscience. Leur pratique fait référence au slow sex tel que développé par Diana Richardson, thérapeute américaine qui a réactualisé la pratique indienne du tantra pour amener une dimension plus méditative à l’union sexuelle, au lieu d’un acte fébrile tendu exclusivement et de façon obsessionnelle vers l’orgasme.

Entre une dégustation aphrodisiaque et une démonstration de bondage japonais, en passant par un atelier sur les endorphines produites par une fessée, Mos_Espa ponctue ce voyage dans l’érotisme par de belles surprises musicales. Le jeudi 12 mai, on retrouvera la transe folk suisse du trio lausannois Meril Wubslin, avec ses chants chorals et ses structures musicales répétitives. Parmi les nombreux artistes construisant leurs nappes sonores avec des synthétiseurs et autres instruments analogiques, une mention spéciale va à Atmo. Le samedi 14 mai, ce nouveau duo suisse tissera une atmosphère éthérée en mélangeant des sons préenregistrés avec les cordes d’un étrange instrument médiéval, le psaltérion.

Festival Mos_Espa, du jeudi 12 au dimanche 15 mai à Motel Campo, route des Jeunes 13, Genève. Réservé à un public majeur. Retrouvez tous les articles de la rubrique «Un jour, une idée».