«Le musée doit aussi être un centre de production d’images»

Questions à

Le Musée de l’Elysée, à Lausanne, lance la première édition du prix du même nom. Destiné aux photographes ayant déjà exposé ou publié, le concours se déroule en deux phases. Huit candidats sont sélectionnés parmi les participants, qui doivent être soutenus par un professionnel reconnu. Ils reçoivent 5000 francs en vue d’une présentation de leur projet dans un «livre des nominés». L’un d’eux, dans un second temps, bénéficie de 80 000 francs et d’une année pour mener son travail à terme et publier un ouvrage. Le prix, sponsorisé par Parmigiani Fleurier, sera remis tous les deux ans.

Le Temps: Pourquoi ce prix?

Sam Stourdzé: Nous sommes convaincus qu’il manque un maillon dans le soutien que notre institution peut apporter aux artistes. Nous intervenons en postproduction, pour la réalisation et la production d’expositions ou de livres, une fois les travaux réalisés. Il manque une aide à la réalisation des projets pour les artistes sortis d’école il y a une dizaine d’années, les mid-carriers artists. Les plus jeunes bénéficient des moyens de leur école.

– Pourquoi ce concours en deux étapes?

– Pour toucher plus de monde. Huit personnes reçoivent 5000 francs, ce n’est pas énorme, mais ça leur permet de commencer à se pencher sur un sujet. La publication commune insère ces nominés dans un système de visibilité, parce que nous pensons que tous leurs travaux méritent d’être produits. Outre une somme conséquente par rapport à la plupart des concours, le lauréat bénéficie d’un accompagnement curatorial. C’est une vraie valeur ajoutée.

– Comment inscrivez-vous ce prix par rapport à «ReGeneration»?

– Il complète l’arsenal à disposition. Le prix s’adresse aux photographes ayant déjà un début de carrière. ReGeneration vise à identifier les jeunes talents à la sortie des écoles et à les exposer tous les cinq ans. Nous avions par exemple repéré Pieter Hugo en 2005. La troisième édition aura lieu l’année prochaine.