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Archipel explore l’engin musical

Le festival de musiques d’aujourd’hui annonce le printemps. Sa 27e édition est consacrée à la relation homme-machine

Il vaut mieux observer de loin l'installation Souliers mécaniques du plasticien français Arno Fabre pour ne pas risquer de se faire botter...   — © Arno Fabre
Il vaut mieux observer de loin l'installation Souliers mécaniques du plasticien français Arno Fabre pour ne pas risquer de se faire botter...   — © Arno Fabre

Voilà le robot. Avec la traduction de ce sous-titre en forme de clin d’œil, on se croirait dans un film de science-fiction des années 60. Ou une réclame de la décennie précédente. Ecce Robo, puisque c’est le thème de la 27e édition du festival Archipel, s’annonce résolument… robotisé.

Il y sera question cette année de la relation «stimulante» entre l’homme et la machine. Quel programme! Fait de fantasmes et d’une réalité polie par le temps depuis six décennies de recherches. Petit retour sur son.

L’intelligence artificielle et l’industrie créent l’ordinateur dans les années 1950. Quand on se souvient des énormes appareils nécessaires à l’exploration physique, scientifique mais aussi artistique et musicale, on saisit les progrès réalisés depuis les années 1950, à travers la fonte du volume des ordinateurs. Mais aussi la révolution des techniques musicales et sonores engendrées depuis.

Robotisation de la création

C’est précisément ce qui intéresse le prochain cru festivalier. Archipel se tournera en effet vers la robotisation progressive de la création. La manifestation fera le tour des possibilités de synthétisation, de transformation et de diffusion du son. Et aussi d’ouverture vers une façon de composer différente, grâce à la machine.

On se doute donc qu’en dix jours il y aura pléthore de propositions en lien avec les installations sonores, les concerts d’électroacoustique ou les spectacles multimédias. Ainsi que des soirées de cinéma-concert pour ranimer les rapports intimes entre l’image et la musique.

Orchestre et usine

Qu’y trouvera-t-on? Des créations, évidemment. Car c’est aussi une des missions d’Archipel que de susciter de nouvelles œuvres. Machina Humana pour ensemble et électronique est une réalisation du Nîmois David Hudry. Elle plongera au cœur de la vallée de l’Arve et de son industrie du décolletage, dans une fusion des sons de l’orchestre et de l’usine. Un univers où cohabiteront sons, bruits, timbres, hommes, robots et ouvriers, grâce aux instruments du Lemanic Modern Ensemble.

Cette création mondiale sera suivie de trois premières suisses d’Hector Parra (Limite les rêves au-delà pour violoncelle et électronique) et de Nuria Gimenez-Comas (Back into Nothingness, monodrame pour comédienne-chanteuse, chœur mixte et électronique).

Au rang des formations contemporaines de la région, on retrouvera bien sûr à l’œuvre Contrechamps, Eklekto et l’OCG, que d’autres ensembles internationaux viendront rejoindre (2e2m de Paris, Neue Vocalsolisten de Stuttgart et KNM de Berlin).

Cinq parcours thématiques

Avec une deuxième académie de composition pour les jeunes compositeurs, encadrés cette année par Michael Jarrell et Stefano Gervasoni, le festival Archipel propose en outre une nouveauté: cinq parcours thématiques à découvrir, gratuitement pour deux d’entre eux.

Enfin, le coup d’envoi sera lancé au MAH avec deux installations du plasticien français Arno Fabre, Haut-Robot-parleur et Souliers mécaniques. Une armée de chaussures animées qu’il vaudra mieux observer à distance pour ne pas risquer de se faire botter par mégarde…

Festival Archipel du 15 au 25 mars.