Le baryton Matthias Goerne, chantre de l’intimité, en concert à La Chaux-de-Fonds

Matthias Goerne, c’est l’une des plus belles voix du lied allemand. A 54 ans, le baryton maîtrise un répertoire prodigieusement large, de Mozart à Pfitzner, sans parler de ses incarnations à l’opéra. Invité pour un concert unique à la Salle de Musique de La Chaux-de-Fonds, il chantera des lieder du répertoire austro-allemand, escorté par des membres du prestigieux Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam.

Nul doute que le chanteur saura mettre en lumière les vers de Friedrich von Schiller, Eduard Mörike, et autres poètes, mis en musique par Schubert, Schumann, Brahms et Hugo Wolf. Le pianiste Alexander Schmalcz, qui a accompagné Matthias Goerne à de nombreuses reprises en concert, est l’auteur de ces arrangements pour voix et petit ensemble. En 2008, ils ont enregistré un album intitulé Nacht und Träume – le volume 5 de l’édition Schubert parue chez Harmonia Mundi.

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«Je connais Matthias Goerne depuis près de vingt ans, raconte le pianiste. Il y a quelques années, il m’a demandé de faire des arrangements de mélodies de Schubert pour un orchestre de chambre à Dresde. Ces mélodies ont été rejouées depuis par d’autres formations de chambre, et même interprétées par d’autres chanteurs.» A la suite de ce succès, Alexander Schmalcz a réalisé de nouveaux arrangements de lieder en vue de concerts de la Camerata de l’Orchestre du Concertgebouw.

Au plus proche du texte musical

Le pianiste allemand, né à Weimar comme Matthias Goerne, a conscience qu’en faisant des arrangements de mélodies écrites à l’origine pour voix et piano, il s’agit de recréer un univers musical qui ne trahisse pas l’original. «Quand vous accompagnez ces mélodies au piano, vous pensez en termes de couleurs orchestrales. Et quand j’enseigne le piano à mes élèves, au Conservatoire de Leipzig, j’essaie d’éveiller leur fantaisie et de les inciter à imaginer d’autres instruments. Pour l’art de la transcription, c’est un peu la même chose. Parfois, je pense très vite à tel instrument pour tel passage ou telle ligne mélodique. Ailleurs, il faut faire des ajustements, parfois combiner deux timbres d’instruments car on ne peut pas transcrire tel quel ce qui est écrit dans la partie de piano. J’essaie d’être au plus proche du texte musical.»

Une douzaine de musiciens seront convoqués sur scène, un instrument par partie, parmi lesquels un accordéoniste. A lui seul, cet instrument va donner une coloration très particulière aux mélodies. Le concert s’ouvrira sur une interprétation du Quintette avec clarinette en si mineur de Brahms, chef-d’œuvre de mélancolie et de poésie musicale.

Matthias Goerne et la Camerata RCO, Salle de Musique de La Chaux-de-Fonds, jeudi 16 décembre à 19h30.