Beyoncé devient l’artiste la plus couronnée de l'histoire des Grammy Awards

Beyoncé entre dans l’histoire des Grammy Awards. Elle a remporté quatre récompenses lors de cette 65e cérémonie, soit un total de 32 durant sa carrière, alors que la cérémonie organisée à Los Angeles n’était toujours pas terminée. Si l’artiste américaine est devenue l’artiste la plus couronnée de tous les temps aux Grammy Awards, le prix suprême du meilleur album lui a encore échappé.

Lire aussi notre critique de son album: Beyoncé: «reine du monde» au pays du clubbing sale

Avec quatre nouveaux gramophones, dont la meilleure chanson R & B pour «Cuff it», ou le meilleur album dance/électronique avec «Renaissance», celle que l’on surnomme Queen B repartira les bras chargés et elle devra faire de la place sur son étagère pour y disposer les 32 récompenses de toute sa carrière, un record absolu – une de plus que le chef d’orchestre Georg Solti détenteur du précédent record.

«J’essaye de ne pas être trop émue», a-t-elle lancé, remerciant tour à tour ses parents, son «magnifique mari» Jay-Z, ses «trois beaux enfants», ainsi que «la communauté queer» qui l’a toujours soutenue.

Harry Styles remporte le Grammy de l’album de l’année

Le chanteur britannique Harry Styles a remporté dimanche le prix du meilleur album de l’année aux Grammy Awards, une victoire surprise face aux grandes favorites: Beyoncé et Adele. La sensation pop a raflé cette récompense grâce à «Harry’s House», son troisième opus. Un disque où les synthétiseurs et l’acoustique douce s’accompagnent de paroles très personnelles, pour en faire l’album le plus intime de la star britannique.

Lire aussi, pour comprendre le phénomène: Harry Styles, maître en son royaume pop

Sa sortie a permis à l’ancien membre du boys band One Direction d’accéder au statut de star appréciée du plus grand nombre. «Cela n’arrive pas si souvent à des gens comme moi et c’est tellement chouette», a dit le chanteur sur la scène de la 65e cérémonie des Grammy Awards, à Los Angeles.

L’album se pose comme un équivalent sonore d’une après-midi californienne chaudement éclairée au bord de la piscine, tout en mettant en valeur les talents d’auteur-compositeur du Britannique. Mais cet opus ne paraissait pas forcément destiné à remporter la récompense suprême des Grammy Awards, car il était confronté à des superproductions de titans de la pop.

Samara Joy, la révélation de l’année

La chanteuse américaine de jazz Samara Joy a remporté le Grammy Award de la révélation de l’année. Cette Afro-américaine de 23 ans originaire du Bronx, à New York, a triomphé face à la pop-star brésilienne Anitta, au duo franco-américain DOMi & JD Beck ou encore aux rockers italiens de Maneskin. Impressionnées par sa voix, des critiques la comparent à Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan ou Nina Simone.

Sur la scène de Los Angeles, elle a rendu hommage à sa famille et à tous les artistes présents dans la salle, «sources d’inspiration.» «J’ai chanté toute la vie», a lancé Samara Joy, sous les applaudissements. Samara Joy a aussi remporté le grammy du meilleur album de jazz chanté pour son 2e opus «Linger Awhile.»

La revanche de Lizzo

La chanteuse américaine Lizzo a elle aussi devancé les grandes favorites Beyoncé et Adele, pour remporter le prix du meilleur enregistrement de l’année aux Grammy Awards, grâce à son titre «About Damn Time.» Ce prix d’interprétation a un goût de revanche pour la chanteuse. En 2020, elle était largement pressentie comme la grande gagnante, mais avait finalement dû s’incliner face au phénomène pop Billie Eilish.

Sur scène, en larmes, elle a rendu hommage à Prince mort en 2016, mais aussi à Beyoncé, reine de cette 65e cérémonie des Grammy Awards. «Je vous promets que dans votre vie vous trouverez des gens, vous attirerez des gens qui croiront en vous et qui vous soutiendront», a-t-elle lancé sous les applaudissements.

L’artiste de 31 ans née à Detroit et élevée à Houston, dotée d’une voix puissante, s’est laissée séduire par le hip-hop lorsqu’elle était préadolescente, mais aspirait à l’origine à une carrière de flûtiste professionnelle. Elle a déménagé à Minneapolis en 2011, un changement de carrière qui l’a amenée à rencontrer le légendaire Prince, qui l’a cosignée pour travailler avec lui.

Bonnie Raitt, prix de la chanson de l’année

La chanteuse et guitariste américaine de blues, folk et country Bonnie Raitt a remporté le prix de la chanson de l’année aux Grammy Awards, avec son titre «Just Like That.» Au cours de sa carrière d’un demi-siècle, l’artiste a produit avec régularité des œuvres toujours bien accueillies, travaillant avec des artistes comme Warren Zevon, Jackson Browne, The Pointer Sisters et John Prince – dont elle a repris la chanson «Angel From Montgomery» en 1974 pour en faire un tube.

La victoire de Bonnie Raitt aux Grammy Awards est une consécration de plus: l’artiste a été intronisée au Rock and Roll Hall of Fame en 2000, et le magazine Rolling Stone l’a classée parmi les 100 plus grands chanteurs et les 100 plus grands guitaristes de tous les temps. Elle est également connue pour son activisme politique, en particulier pour son opposition aux essais nucléaires, sa collecte de fonds pour les secours aux sinistrés des catastrophes environnementales et ses critiques à l’égard de l’ancien président américain George W. Bush.

A lire: Mèmes, musique et réseaux sociaux: les nouvelles armes de la génération Z en Iran défient le régime

Enfin, c'est la première dame des Etats-Unis, Jill Biden, qui a remis à l’artiste et producteur iranien Shervin Hajipour le Prix de de la meilleure chanson pour un changement de société. Baraye, qui signifie «à cause de», a été créé à partir des messages postés sur les réseaux sociaux par les Iraniennes et Iraniens pour expliquer pourquoi ils se révoltaient. «Une chanson peut unir, inspirer et finalement changer le monde. Baraye est un appel puissant et poétique à la liberté et aux droits des femmes», a souligné l'épouse du président Joe Biden.

Les principales récompenses aux Grammy Awards 2023

• Album de l’année: «Harry’s House», Harry Styles
• Enregistrement de l’année, attribué pour la performance globale d’un titre: «About Damn Time», Lizzo
• Chanson de l’année, attribué aux auteurs et compositeurs: «Just Like That», Bonnie Raitt, auteure (Bonnie Raitt)
• Révélation de l’année: Samara Joy
• Meilleur album de rap: «Mr. Morale & the Big Steppers», Kendrick Lamar
• Meilleur album de rock: «Patient Number 9», Ozzy Osbourne
• Meilleur album de pop vocale: «Harry’s House», Harry Styles
• Meilleure bande-son de jeu vidéo: «Assassin’s Creed Valhalla: l’Aube du Ragnarö», Stephanie Economou, compositrice
• Les artistes avec le plus de récompenses: Beyoncé (4), Kendrick Lamar (3), Brandi Carlile (3), Bonnie Raitt (3), Encanto (3), Harry Styles (2)