Si la voix de Fabrice Gilbert semble immédiatement familière, c’est parce qu’elle évoque parfois celle de l’icône Ian Curtis, chanteur de Joy Division qui s’est suicidé à 23 ans, en 1980. Un jour qu’il passait par Manchester, le Parisien s’est d’ailleurs arrêté devant la maison du drame, se contentant de poser sa main sur un mur. L’influence est là, évidente, jusque dans la ligne de basse d’Empires of Shame, morceau-titre du troisième album de Frustration, sorti en 2016, et qui cite explicitement la mélodie jouée par Peter Hook sur le She’s Lost Control des Mancuniens. Fabrice Gilbert l’assume, estime qu’il y a pire dans la vie que d’être comparé à Ian Curtis, et il a bien raison, tant la musique de son groupe, qui puise allègrement dans le bouillonnant chaudron du post-punk anglais de l’aube des années 1980, est on ne peut plus recommandable.