Genève aura ses aurores boréales

Comme des rubans verts fluorescents, mâtinés d’un bleu-violet vibrant, elles serpentent dans la nuit. Les aurores boréales, phénomène lumineux typique des cieux nordiques, ont quelque chose de magnétique. D’autant qu’elles sont du genre plutôt rare et imprévisible, voire chimérique sous nos latitudes. Et pourtant vendredi soir, les Genevois pourront les voir s’étendre au-dessus du parc La Grange, et des musiciens de l’Orchestre de la Suisse romande.

Le magicien qui défie les hémisphères s’appelle Dan Acher, et il n’en est pas à sa première facétie. Fondateur du Happy City Lab, ce quadragénaire développe une multitude de projets originaux pour faire vivre la ville et créer du lien: festival de films en plein air – CinéTransat –, courses poursuites de zombies, pianos en libre service…

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Si les aurores boréales ont inspiré ce créatif, c’est que le phénomène est emprunt de féerie. «Chez ceux qui les ont vues, elles créent un étonnement, une exaltation, quelque chose de fort qu’ils gardent avec eux pour le restant de leur vie. Mais seul un infime pourcentage de la population aura l’occasion d’assister à un tel spectacle.»

Lasers et particules

Comme Petzi au pôle Nord, Dan Acher se met alors en tête de recréer ces mystérieux voiles célestes. Pour ça, il s’associe à une entreprise allemande pour développer une technologie maline: sur des particules d’eau envoyées en suspension, qui forment dans l’air comme une fine brume, des lasers superposés projettent les couleurs intenses de l’aurore boréale. Le résultat est monumental, et mouvant. «On place les particules à différents endroits sur le terrain et elles voyagent avec le vent, explique Dan Acher. Ça évolue en permanence selon l’humidité, la chaleur.» Le tout sur une bande-son planante du musicien genevois OXSA.

Après un unique essai réussi en Suisse, au-dessus de l’EPFL en 2016, Borealis a voyagé: Tokyo, Londres, Adelaïde, et les demandes continuent d’affluer des quatre coins du globe. Mais les réactions sont toujours les mêmes. «Les gens s’arrêtent net, ils baissent la voix. Et s’il y a peu de monde, ils se rapprochent les uns des autres pour partager leur émotion», se réjouit Dan Acher, qui cherche avant tout à créer l’expérience, la rencontre.

Pour la première fois vendredi soir, ses aurores coloreront la nuit genevoise et s’accompagneront d’un orchestre! Histoire d’intensifier le sentiment de flottement, l’OSR a concocté un programme sous le signe de la douceur et de l’enchantement, avec L’Ascension d’Olivier Messiaen, le prélude de Lohengrin de Wagner ou encore des extraits de la B.O. d’Alien. Céleste.

OSR & «Borealis». Dans le cadre des Musiques en été. Ve 5 juillet à 22h. Scène Ella Fitzgerald, Genève. En cas de mauvais temps, peut être reporté au samedi 6 à 22h.