Georges Brassens, troubadour pour toujours
Chanson
AbonnéCent ans après sa naissance, quarante ans après son décès, coquin de sort, le polisson de la chanson reste plus fort que la mort. Le drapeau noir brodé de marguerites qu’il a planté sur la chanson française flotte encore et à jamais. Hommage

Dans un tiroir du salon dormaient une demi-douzaine de disques 25 cm, héritage d’un oncle prématurément décédé. Les pochettes montraient un jovial moustachu à guitare et pipe au bec. Au mitan des années 60, le baptême de l’enfant se fait en deux temps. Après conseil de famille, il est décidé qu’on peut soumettre La Ronde des jurons à ses jeunes oreilles. Déferlent alors «Tous les morbleus, tous les ventrebleus/Les sacrebleus et les cornegidouilles», sans oublier «les jarnicotons/Les scrogneugneus et les bigr’ et les bougre/Les peste, et pouah, diantre, fichtre et foutre». Cette mitraillade de vocables colorés claquant comme du rap avant l’heure décoiffe le novice. Il vient de rencontrer le «Pornographe du phonographe».