Halber Mensch, par Einstürzende Neubauten
Cabaret déglingué, dandysme névrotique, expressionnisme cru: en 1985, les Ouest-Berlinois d’Einstürzende Neubauten et leur meneur de revue, Blixa Bargeld, publient un indépassable monument de la mouvance industrielle. Halber Mensch est tout en rythmiques métallisées (les percussionnistes FM Einheit et N. U. Unruh sont alors au meilleur de leur forme), en réverbérations boisées, survolées par les monologues d’arrière-cours et stridences aquilines de Bargeld. Alternant saynètes de tavernes (le fameux «Trinklied») et constructions mécaniques tirées au cordeau («Yü-Gung», «Z.N.S»), l’album construit pièce par pièce une fantaisie qui allie revisitations brechtiennes et urgences post-punk.