nourritures électroniques
L’«anime» a son encyclopédie
«Anime»? Ce terme venu du monde anglophone fait référence à l’univers des dessins animés japonais qui, à la différence de l’Europe et des Etats-Unis, ne s’adressent pas qu’aux enfants et aux adolescents – bien au contraire. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le genre a pris dans l’Archipel des dimensions de culture nationale. Le populaire y côtoie le subversif, le kawai («mignon») y fréquente l’hyper-violence, dans un foisonnement créatif qui questionne à l’occasion les limites du représentable.
Après deux éditions papier en 2001 et 2006, les auteurs Jonathan Clements et Helen McCarthy ont décidé de numériser entièrement leur Anime Encyclopedia, une œuvre-somme d’un million de mots désormais disponible sous la forme d’un e-book. Le grand avantage de ce format, outre les 1000 nouvelles entrées et les 4000 updates et corrections, c’est l’ajout de nombreux liens hypertextes qui renvoient vers la Toile et ses innombrables banques d’images et d’informations.
Outre les passionnés affamés et les amateurs de grands classiques (Ghibli, Tezuka, etc.), l’encyclopédie est aussi une excellente porte d’entrée sur l’environnement médiatique du Japon, à l’image du fonctionnement complexe du sponsoring et de la publicité, de l’intertextualité des œuvres, ou de l’influence des groupes de fans. Concis et tentaculaire, The Anime Encyclopedia se lit par sauts de puce, en se laissant porter d’un article à l’autre au gré des affinités thématiques. Le plaisir de la redécouverte y flirte avec l’inédit.
«The Anime Encyclopedia, 3rd Revised Edition: A Century of Japanese Animation», en anglais, disponible au format de livre numérique pour 20 francs environ