Il y a exactement cinquante ans, la mission Apollo 8 marquait en décembre 1968 une avancée majeure dans la conquête de l’espace, avec pour son équipage une première sortie de l’orbite terrestre ainsi qu’une première vision de la face cachée de la Lune et d’un lever de Terre. Quelques mois plus tôt, les cinéphiles découvraient 2001, l’odyssée de l’espace, chef-d’œuvre signé Stanley Kubrick et qui, de son côté, marquait une avancée majeure dans une approche réaliste de la science-fiction. Ce sont ces deux événements que l’EJMA, l’Ecole de jazz et de musique actuelle de Lausanne, a décidé de célébrer lors d’une performance unique, baptisée Earthrise et donnée ce dimanche aux Docks avec la participation d’une soixantaine d’élèves.

A l’origine du projet, André Decosterd, prof de MAO, ou musique assistée par ordinateur. «L’idée était de mettre en avant les musiques électroniques, que l’on n’associe pas immédiatement à l’EJMA, explique-t-il. Il s’agit d’une création électroacoustique, mais pour laquelle nous avons également associé les filières jazz et pop.» La salle des Docks aura pour l’occasion une configuration inédite, avec quatre scènes et le public placé au centre. «On passera alors d’une scène à l’autre afin que la musique ne s’arrête jamais.»

Précieuses synergies

Pour unifier le tout, des projections vidéo ont été confiées à une classe de l’Eracom, l’Ecole romande d’arts et communication, voisine de l’EJMA. Quant aux morceaux retenus, ils sont sémantiquement en lien avec l’espace, du Walking on the Moon de Police au Supermoon de Sophie Hunger, en passant par The Space Program de A Tribe Called Quest, Cosmik Debris de Frank Zappa, Starlight de Muse ou, forcément, classique parmi les classiques, l’emblématique Space Oddity de David Bowie. Chaque titre sera interprété par des groupes de quatre à huit élèves. «Cela fait un mois et demi que l’on répète. Au final, le processus d’élaboration est aussi important que l’événement lui-même», se réjouit André Decosterd.

Pour Julien Feltin, directeur de l’EJMA, «Earthrise est avant tout l’occasion de mettre en avant la richesse et les spécificités de l’école au travers d’un projet ambitieux». Et de préciser que l’institution compte plus de 1000 élèves pour 65 enseignants. «Ce genre de performance donne ainsi naissance à de précieuses synergies entre les étudiants, les professeurs et les institutions culturelles avec lesquelles nous collaborons, comme ici les Docks et l’Eracom. Et nous souhaitons vraiment pouvoir valoriser la MAO.»


«Earthrise», Lausanne, les Docks, dimanche 16 décembre à 18h.