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Publié mardi 1 juin 2021 à 11:00
Modifié mardi 1 juin 2021 à 14:39

Si le secteur de la musique live reste au sein de l’écosystème culturel celui qui souffre le plus des mesures sanitaires encore en place, il y a des moments où le monde d’avant semble soudainement faire irruption. La réalité d’un été encore fortement ralenti est ainsi transcendée par l’annonce de la programmation du 55e Montreux Jazz Festival (MJF). Deux mois après avoir dévoilé les contours d’une édition redimensionnée, avec deux scènes principales sur le lac pour l’une (500 places) et dans la Salle des fêtes du Montreux Palace pour l’autre (200 places), la manifestation vaudoise lève le voile sur une série de têtes d’affiche impressionnante au vu des circonstances.

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Des noms? Depuis les gradins qui feront face à la Scène du lac, on pourra écouter les Français Woodkid et Ibrahim Maalouf, entre électro-pop épique et jazz hypnotique, ainsi que l’Anglais Rag’n’Bone Man et l’Italien Zucchero pour des envolées blues-rock. Mais aussi la Malienne Fatoumata Diawara, l’Australien Sam Fischer ou encore le groupe néerlandais Altin Gün. A l’intérieur du grand hôtel faisant face au Centre des congrès, le voyage se poursuivra dans les circonvolutions des musiques improvisées, avec notamment la venue de Roberto Fonseca, Fred Hersch, Robben Ford, Jowee Omicil, ou encore du duo Robben Ford & Bill Evans.

«Est-ce que je suis satisfait?» Lorsqu’on lui demande quel est son état d’esprit, Mathieu Jaton est d’autant plus heureux que certaines confirmations viennent de tomber. Mais le directeur du MJF de souligner que tout ne fut pas simple, on s’en doute. Il y a un mois, alors que de nombreux artistes annulaient leurs tournées, il a fallu reprendre intégralement la programmation, monter de nouveaux plateaux, s’assurer que certains artistes déjà programmés l’an dernier, à l’instar de Woodkid et Ibrahim Maalouf, étaient toujours partants, malgré une situation sanitaire toujours incertaine bien qu’allant vers le mieux.

«Notre configuration spéciale a été un atout»

«Nous avons très vite constaté que les musiciens avaient très envie de jouer, poursuit Mathieu Jaton. Nous avions vraiment envie de proposer quelque chose qui corresponde à l’ADN de Montreux.» Ce qui réjouit le plus le Fribourgeois, c’est de dévoiler une affiche qui évoque une sorte de condensé de ce que le festival propose d’ordinaire entre l’Auditorium Stravinski, le Lab et le Club. «Honnêtement, je ne m’attendais pas à autant de réponses positives de gros headliners. Notre configuration spéciale a vraiment été un atout: l’agence de Zucchero nous a directement contactés lorsque nous avons annoncé la création de la Scène du lac. Quant au Petit Théâtre, nous y proposons une approche protéiforme du jazz, avec des musiciens classiques américains, la nouvelle scène anglaise (Steam Down, Nubya Garcia) ainsi que plusieurs artistes suisses qui défendent une musique très ouverte sur d’autres genres, comme Alina Amuri, Navy ou Hely.»

Sur des artistes programmés à Montreux:

Le rappeur Arma Jackson, la chanteuse R’n’B Priya Ragu ou encore le trio formé de Sophie Hunger, Dino Brandão et Faber défendront eux aussi la folle richesse d’une scène helvétique qui ne demande qu’à reprendre du service après une trop longue période de silence. Mathieu Jaton: «Il en va de notre responsabilité d’accompagner les artistes suisses, tout en créant un mélange des genres et des pays qui ait une vraie cohérence.»

Si on ajoute encore les noms de Raul Midón, Yseut, Ballaké Sissoko & Vincent Segal ou encore The Paradox, un projet du pianiste Jean-Philippe Dary et du DJ star Jeff Mills, on tient véritablement là un 55e MJF inespéré. Son directeur croise les doigts: avoir dès le départ misé sur des jauges raisonnables lui donne bon espoir d’un déroulement sans mauvaise surprise de dernière minute.

55e Montreux Jazz Festival, du 2 au 17 juillet. Ouverture de la billetterie le 8 juin à 12h.