Des cordes qui enflent comme une vague, des cuivres qui sonnent le début d’une bataille, un chœur s’élevant en une lamentation… Voilà quelques ingrédients de l’epic music: un genre généralement associé aux BO de films, de séries ou de jeux vidéo, qui emprunte et modernise les codes symphoniques – pensez par exemple aux envolées de violoncelles de Game of Thrones. «C’est un genre qui touche un large public, parce qu’il crée des émotions fortes», souligne Alexandre Pican, chef et baguette de Tale of Fantasy, le premier ensemble suisse spécialiste de musique épique qui promet d’ensorceler l’Auditorium Stravinski cette fin de semaine.

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L’aventure commence en 2017, alors que le Vaudois étudie l’ingénierie à l’EPFL. Mélomane, Alexandre Pican a chanté, joué de la guitare, du clavecin… mais aussi dans les jeux vidéo. Il est tombé amoureux de ces mélodies qui emportent et prennent aux tripes, et dont les arrangements n’ont rien à envier aux partitions classiques. «Ces jeux ayant peu à peu gagné en crédibilité, les créateurs ont eu les moyens de créer des supports musicaux plus riches, qui ont fini par être composés non plus seulement pour accompagner un visuel, mais pour eux-mêmes.» C’est là qu’est apparu le terme «epic».

D’abord petit chœur de passionnés, l’association Tale of Fantasy, basée à Morges, se dotera bientôt d’un orchestre – qui compte aujourd’hui 120 chanteurs et instrumentistes. «La majorité d'entre eux ont entre 25 et 35 ans, c’est bien plus jeune que la majorité des chœurs», note Alexandre Pican.

Héroïque ou dramatique

A l’occasion de ses 5 ans, Tale of Fantasy présente son plus ambitieux projet, Odyssey. Outre des classiques de l’epic music (extraits de Game of Thrones et de Gladiator, entre autres), le concert proposera quatre œuvres originales, signées de jeunes compositeurs issus du réputé Berklee College of Music. Jouées en première mondiale, elles révéleront leurs différentes pattes – héroïque fantastique ou épique dramatique. «Comme la partition d’Esin Ozlem Aydingoz, compositrice originaire d’Istanbul, créée au moment où des incendies ont ravagé son pays l’an dernier. Un morceau déchirant, étrange, majestueux.»

Aux geeks comme aux amateurs, Tale of Fantasy offre une épopée intérieure. Et à l’inverse des ciné-concerts, seuls des jeux de lumière accompagneront le voyage. «Porté par cette musique, on est capable de se faire son propre film, assure Alexandre Pican. On devient nous-même scénariste!» L’odyssée dont vous êtes le héros.


«Odyssey», Auditorium Stravinski de Montreux, ve 14 et sa 15 octobre à 20h, billetterie ici. Retrouvez tous les articles de la rubrique «Un jour, une idée».