Si la figure de Janus est familière à Niklaus Manuel Güdel – et donne son nom au film que lui consacre Claude Stadelmann (sortie prévue début novembre) –, c’est que l’artiste au prénom hérité du peintre et réformateur bernois Niklaus Manuel Deutsch semble avoir été placé, dès sa naissance, sous le signe d’une double identité. D’origine suisse et costaricaine, Niklaus grandit en Suisse, entre le Jura et la campagne bernoise, mais aussi au Costa Rica où, dès la petite enfance, il fait régulièrement des séjours. Il dit être «né coupé en deux» et avoir «toujours voulu en même temps écrire et peindre». Intellectuel et artiste, historien d’art et peintre, également directeur de l’Institut Ferdinand Hodler (auparavant Archives Jura Brüschweiler) et commissaire d’expositions, Niklaus Manuel Güdel contredit tous les partages simplistes entre cerveau gauche et cerveau droit, entre esprit de géométrie et esprit de finesse.