Alors, le trip cosmique? Il est conforme à ce qu’avaient promis ses concepteurs, le studio britannique Hello Game. Dans No Man’s Sky, le joueur peut en effet rebondir sur une infinité de planètes et explorer le moindre recoin de ces terres étrangères. Une prouesse technique permise par la génération procédurale, principe informatique bien connu, également à l’origine d’un autre tout grand jeu vidéo aux possibilités infinies: Minecraft. Elle permet ainsi de créer des formes et des textures sans limite à partir de quelques données et de puissants algorithmes. La machine se charge ensuite d’appliquer ces formules en prenant garde de ne jamais créer exactement deux fois les mêmes objets et d’éviter les situations aberrantes, notamment dans la création des biotopes.
Effet cosmique
Porté par une bande-son électro-planante, comme celle qui passe en boucle dans les spas, No Man’s Sky est donc un terrain de jeu immense et d’une fulgurante beauté. Une claque graphique davantage spectaculaire sur ordinateur que sur console et dont on se réjouit déjà de voir le résultat porté sur un système de réalité virtuelle. Au joueur d’appréhender à sa manière ce terraforming gigantesque où la liberté d’action est totale. On peut y flâner à pied pendant des heures où en survoler la surface à la vitesse des réacteurs de son petit vaisseau customisable. Ou alors décider de se lancer dans la nomenclature exhaustive du bestiaire fantastique qui peuple ces mondes intergalactiques. Depuis le 12 août, 10 millions d’espèces ont ainsi été enregistrées par la communauté, soit davantage de bestioles que sur notre bonne vieille Terre.
Les créatures articulent un sabir incompréhensible. A vous de maîtriser petit à petit ce dialecte pour collecter les informations nécessaires à la résolution de l’énigme.
Tout ça est très joli, mais à part marauder dans les étoiles quel est le but profond de No Man’s Sky? Découvrir un secret planqué au cœur de l’univers. Pour y parvenir, il faut apprendre à bien gérer les ressources nécessaires, indispensables à la poursuite du voyage (plutonium, zinc, titane…) qui s’exploitent sur chacune des 18 milliards de milliards de planètes aux noms improbables. Et entrer en contact avec la population qui habite les constellations du jeu. Les créatures articulent un sabir incompréhensible. A vous de maîtriser petit à petit ce dialecte pour collecter les informations nécessaires à la résolution de l’énigme.
L’univers de l’ennui
Cela dit, il faut bien l’admettre: sur No Man’s Sky, votre pire ennemi c’est l’ennui. Une fois passé le choc graphique et l’effet saisissant de découverte, le charme finit par s’étioler. Dans le film Alien, personne dans l’espace ne vous entendait crier. Dans No Man’s Sky personne ne vous voit jouer. Quête collective, mais pas du tout pensée comme une véritable expérience en réseau, le jeu pèche aussi par son manque de variété (les différences d’une planète à l’autre sont parfois ténues) et par une jouabilité qui tourne vite à la routine. A force, la répétition du même dans cette transat en solitaire fait que le temps s’étire lentement et que le bourdon de l’espace vous affecte. Allô la Terre!
A jouer
No Man’s Sky, Hello Game, pour Windows et PS4