En écoutant les Grenoblois de Virago sur scène, on ne peut s'empêcher de penser au versant emporté de leur compatriote Noir Désir. Une similitude renforcée par le choix de la langue française pour les paroles. Ce choix surprend chez Virago, qui se réclame plus du hardcore mélodique que du rock français.

Formé il y a trois ans, Virago a signé depuis sur Vicious Circle, un des labels indépendants les plus cotés de France. En tournée régulièrement depuis la sortie d'Introvertu, leur premier album sorti en octobre 98, ils se produisent samedi soir au Pully for noise Festival à Lausanne.

Le Temps: Jouer dans les festivals est évidemment une opportunité unique pour un jeune groupe. Mais n'est-ce pas un peu ingrat de jouer devant des festivaliers qui ne se sont pas forcément déplacés pour vous, de devoir se glisser entre deux groupes et souvent en plein jour?

Xavier Bray, batteur: Les festivals, c'est d'abord une affaire de promotion. Les conditions difficiles ne nous permettent pas de réaliser des prestations satisfaisantes à notre goût. De plus, jouer sur une grande scène en plein air est plus difficile à gérer techniquement qu'une petite salle de club.

– On vous a justement vus dans plusieurs clubs suisses comme la Dolce Vita à Lausanne, et l'Amalgame à Yverdon. Vous avez une affinité particulière avec la Suisse?

– X. B.: Le public suisse est très demandeur en matière de rock. Comme il existe finalement peu de groupes, les jeunes s'intéressent beaucoup à ce qui vient d'ailleurs.

– On vous compare souvent à Noir Désir. Cela vous agace-

t-il?

Olivier Depardon: Je ne trouve pas qu'on leur ressemble à ce point. Noir Désir nous a beaucoup influencés, c'est évident. L'énergie que l'on dégage sur scène est aussi très proche de la leur. Je ne renie pas cette filiation. Mais il me semble que notre musique est plus personnelle. On utilise des sons électroniques, ce que ne fait pas du tout Noir Désir qui conserve un son rock pur. Autre grande différence: nous ne sommes pas engagés politiquement!

Pully for noise festival, samedi 17 juillet, grande scène, 19 h 30, avec Watcha, A few good men, Urban Species, Calc et Pancake. Prélocations chez Disc-à-brac et Fréquence Laser, 20 francs, 25 sur place.