Au départ de Beyrouth, la route prend une heure. Elle longe la mer vers le sud, puis bifurque à gauche pour s’enfoncer dans la montagne. La bonne humeur du créateur libanais Salim Azzam se propage dans la voiture. Il vient de remporter le concours qui lui donne accès au programme d’incubation de la marque de prêt-à-porter Qasimi. C’est le deuxième prix qu’il remporte après Fashion Trust Arabia, en 2019. «Ce qui me réjouit vraiment, c’est qu’on en soit arrivé là malgré la situation libanaise», avance-t-il. Et il y a de quoi être fier. Salim Azzam n’a jamais vu la couleur de la moitié des 75 000 dollars gagnés en 2019. Ils ont disparu dans le méandre de l’effondrement économique et financier. Salim n’a pas mis les pieds dans une banque au Liban en deux ans.