Festival
La manifestation biennale se déroule de mercredi à dimanche en Valais. Particularité, les spectacles ont lieu aux quatre coins du canton, mais le spectateur n’en rate pas une miette, grâce aux transports publics

C’est certainement le festival le plus long du monde. Non pas en termes de durée, puisqu’il se déroule sur cinq jours, mais en termes de kilomètres. De Monthey à Brigue, en passant par Le Châble ou Savièse, la troisième édition du Oh! Festival prend ses quartiers sur une grande partie du territoire valaisan, de mercredi à dimanche.
Le projet voit le jour en 2015, lors des célébrations du bicentenaire de l’entrée du Valais dans la Confédération. L’objectif est de tirer un trait d’union entre le Haut et le Bas du canton, deux régions trop souvent isolées l’une de l’autre. Pour créer ce lien naît le système de pistes, spécifique à la manifestation biennale.
«Ce système ne pénalise pas le spectateur»
Le festival est en mouvement permanent. Pas question de s’établir dans un seul lieu. Le projet rassemble la grande majorité des acteurs culturels du canton. Si la journée débute à Monthey ou Martigny, elle se terminera à Sion, Brigue ou Loèche. «Ce système ne pénalise pas le spectateur, au contraire, explique Denis Alber, directeur du festival. La programmation est étudiée pour qu’il puisse voir la trentaine de spectacles qui sont joués, s’il le souhaite, ou uniquement ceux qui l’intéressent.»
Il est important d’organiser des événements qui ne sont pas basés sur le vedettariat, mais qui permettent aux artistes de vivre de leur métier
Grâce à un partenariat avec RegionAlps, l’entreprise qui exploite le transport régional en Valais, le billet de l’événement donne accès aux transports publics gratuitement. Les spectateurs peuvent ainsi suivre le festival dans son voyage à travers le Valais. Lors de la dernière édition, en 2017, ce sont près de 1500 personnes qui ont pris part à l’expérience.
Un événement de niche, mais nécessaire
Le Oh! Festival est un événement de niche, mais pour son directeur, son existence est nécessaire. «C’est intéressant d’avoir des manifestations comme Sion sous les étoiles qui attirent les foules, reconnaît Denis Alber. Il est toutefois tout aussi important d’organiser des événements, comme le nôtre, qui ne sont pas basés sur le vedettariat, mais qui permettent aux artistes de vivre de leur métier.»
Cette certitude, il se l’est forgée sur le terrain. Au cours de sa carrière, que ce soit à la tête du théâtre L’Echandole à Yverdon-les-Bains, de celui du Crochetan à Monthey, ou au sein de la Compagnie de l’Ovale, Denis Alber a vu la difficulté qu’ont les comédiens pour se faire connaître et pour tourner avec leurs spectacles. «Il est nécessaire de mettre en contact les gens. A travers le Oh! Festival, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice, en offrant un événement qui fait office de marché du spectacle», souligne-t-il.
Une programmation majoritairement valaisanne
La programmation fait la part belle aux artistes valaisans. Près de deux tiers des spectacles proposés ont été créés en Valais, par des compagnies de la région. «Les gens ne s’en rendent certainement pas compte, mais ça bouge en Valais au niveau culturel, insiste Denis Alber. De nombreux artistes reviennent s’installer dans leur canton natal et une nouvelle génération, très active, est en train d’éclore.»
Ils auront la possibilité de se faire connaître ces prochains jours, puisqu’une vingtaine de professionnels seront présents en Valais pour découvrir les spectacles proposés dans le cadre du Oh! Festival et peut-être offrir la possibilité aux artistes de se produire hors des frontières cantonales.
Programme complet sur www.ohfestival.ch