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La Petite Bibliothèque du tintinologue

Jean-Marie Apostolidès. Jan Baetens. Benoît Peeters. La Petite

Jean-Marie Apostolidès. Jan Baetens. Benoît Peeters. La Petite Bibliothèque du tintinologue. Trois volumes. Champs Flammarion, 436, 212 et 630 p.

A l'occasion des bientôt cent ans de la naissance d'Hergé, Flammarion réunit dans un élégant coffret intitulé La Petite Bibliothèque du tintinologue trois œuvres importantes sous le label de sa collection «Champs». Hergé, fils de Tintin, de Benoît Peeters, est sans conteste un apport capital à l'immense littérature sur le créateur belge. C'est la synthèse la plus aboutie et la plus révélatrice sur la complexité tourmentée d'un homme qui, tout en donnant de lui une image aussi lisse que celle de son personnage, dira dès 1966 en privé: «Je hais Tintin.» Mais Tintin a fait l'éducation d'Hergé, soutient dès son titre Peeters, dont la biographie est d'une probité exemplaire.

Publiées en 1984, Les Métamorphoses de Tinti n, de Jean-Marie Apostolidès, constituent une étude critique des aventures de Tintin sous l'angle, notamment, psychanalytique. Elles racontent, sous la forme d'un mythe, «l'histoire d'une éducation à la fois politique et psychologique», l'aventure politique des premiers albums étant progressivement abandonnée pour la quête du père, confirmée par l'importance grandissante du capitaine Haddock.

Enfin, Jan Baetens, dans Hergé écrivain, développe l'idée que «le texte représente une dimension capitale du travail hergéen», maîtrisée plus lentement que le dessin, et persistant après le déclin de celui-ci. Mais pourquoi, pour soutenir cette analyse, professer que la recherche en BD valorise le visuel au détriment du verbe, qui ne serait qu'une tare ou un obstacle? C'est tout simplement faux, et cela depuis les premiers écrits théoriques de Rodolphe Töpffer!