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Poème: Sommeil de Claudia et Nina

Tu disais que le jour l'obscurité reste dans les armoires,

Tu disais que le jour

l'obscurité reste dans les armoires,

ou derrière les montagnes,

et ne sort que vers le soir,

quand on peut dormir

et avoir peur.

Mais c'est une nuit d'insomnie, pleine lune,

et derrière chaque fissure l'air palpite,

magnétique, je devine

presque chaque repli des bois.

Ainsi je compte vos

respirations, corps ici tout près: longue vague

qui monte lentement et descend, qui revient,

et dessous, des abîmes, la danse des murènes.

Fabio Pusterla

Ce poème est extrait du recueil Une Voix pour le noir, poésies 1985-1999, à paraître le 15 septembre aux Editions d'En Bas dans une traduction de Mathilde Vischer (éd. bilingue). Dans sa préface, Philippe Jaccottet salue en Fabio Pusterla un «poète de notre monde, proche et vrai, qui a quelque chose à garder, à protéger dans les mots: le sens même de la vie, brillant comme l'eau qui court».