Le policier Billy Taggart (Mark Wahlberg) a abattu un violeur et assassin. Jugé pour cet acte qu’une moitié des New-Yorkais considère comme un geste de salubrité et l’autre comme un meurtre, il est acquitté, avec félicitations du maire (Russell Crowe). Une pincée de détails pas nets lui vaut toutefois d’être mis à pied. Il devient détective privé, spécialisé dans l’adultère. Sept ans plus tard, le maire lui demande de trouver l’amant de sa femme.

Comme on peut s’en douter, la proposition n’est pas tout à fait honnête. Billy s’empêtre dans une sale affaire sur fond d’élections municipales, de corruption, de scandale immobilier, de coups fourrés et de coups de feu…

Allen Hughes s’émancipe de son jumeau Albert, avec lequel il a tourné le post-apocalyptique Book of Eli, pour signer ce polar noir de chez noir, alliant le cynisme de Dashiell Hammett au pessimisme de James Ellroy, sans omettre un cliché – le héros a un problème avec l’alcool.

C’est vilain de bouder

Malgré ses qualités, Broken City manque de grâce. Il faut dire que les rôles principaux reviennent aux deux acteurs les plus boudeurs qui soient, Mark Wahlberg, toujours en train de tirer la gueule, et Russell Crowe, dont les bajoues croissantes ajoutent à sa maussaderie. Par chance, Catherine Zeta-Jones apporte une touche d’élégance et de dignité dans ce thriller aux noirceurs pataudes et aux ambiguïtés plus convenues que troublantes.

V Broken City, d’Allen Hughes (Etats-Unis, 2013), avec Mark Wahlberg, Russell Crowe, 1h49.