Le prix Femina du roman étranger au Suisse Matthias Zschokke
littérature
Le Bernois Matthias Zschokke a remporté le prix Femina étranger pour son roman «Maurice à la poule». C’est la première fois qu’un auteur germanophone obtient cette prestigieuse récompense honorifique française.
«Maurice mit Huhn» (Maurice à la poule) avait reçu le prix Schiller 2006, une importante récompense suisse. A ce jour, ce roman s’est vendu à 15 000 exemplaires en allemand.
Traduit en français par la Lausannoise Patricia Zurcher, l’ouvrage a été publié en février dernier. Depuis, il s’est écoulé à 2500 exemplaires. «Un second tirage est maintenant prévu, à 14 000 exemplaires», a indiqué à l’ATS la porte-parole des éditions Zoé à Genève.
Personnage principal du roman, Maurice est un rêveur. Il passe ses jours dans son bureau berlinois installé dans un quartier où débarquent les habitants de l’Est. Dans des lettres à un ami genevois, il raconte son quotidien. Matthias Zschokke livre-là un récit philosophique à la fois grave et léger.
L’auteur est né à Berne en 1954. Après une formation d’acteur à Zurich, il s’établit à Berlin. Il entame sa carrière d’écrivain en 1980, signant notamment une demi-douzaine de livres en prose et quelques pièces de théâtre. Il a également réalisé trois films.
Le Bernois a reçu plusieurs récompenses dont le prix Robert-Walser en 1981 pour son premier roman «Max». Son film «Edvige Scimitt» lui a valu en 1986 le Prix de la critique allemande.
Par ailleurs, le prix Femina a été attribué à Gwenaëlle Aubry pour «Personne», a annoncé le jury lundi à Paris. Le Femina de l’essai salue Michelle Perrot pour «Histoire de chambres».
La Française Gwenaëlle Aubry est née en 1971. Elle est l’auteur de plusieurs romans et récits dont «Le diable détacheur» (1999), «L’isolée» (2002) et «Notre vie s’use en transfiguration» (2007).
Roman et récit familial, «Personne» est le portrait du père psychotique de la romancière, un homme qui n’a «jamais fait bloc avec lui-même». Au décès de celui-ci, Gwenaëlle Aubry découvre des manuscrits dans lesquels ce brillant juriste raconte sa maladie. A partie de ce matériel, elle a écrit un portrait en forme d’alphabet, de A comme Antonin Artaud à Z comme Zelig.
Historienne et professeure d’université octogénaire, la Française Michelle Perrot esquisse dans «Histoire de chambres» une généalogie de ce lieu dans lequel l’être humain passe près de la moitié de sa vie. De l’Antiquité à nos jours, elle en explore quelques-unes: chambre de roi, d’hôtel, d’enfant, d’étudiant, de malade voire cellule de prison ou de religieux.
