Musique
AbonnéAlors que l’industrie de la musique cherche encore les moyens d’améliorer la parité, les rappeuses ne se réduisent pas à lutter pour leur légitimité dans un milieu qui les maintient minoritaires. Un livre de portraits, «Pas là pour plaire!», fait honneur à leurs œuvres

«Mon statut d’femme fait de moi une exclue mise de côté/pas cotée, y a qu’les mecs qui peuvent s’la raconter»: en 1999, la rappeuse Lady Laistee sortait For the Ladies, plaidoyer pour la parité dans le milieu du hip-hop. Vingt ans plus tard, Chilla, la native du pays de Gex, chante toujours le même refrain: «Il n’y a pas de place dans le game pour les femmes/Je retourne la donne et vous donne du glam, han!»
Aujourd’hui, dans l’espace francophone européen, 95% des albums de rap sont signés par des artistes masculins. Où sont les femmes? «Les rappeuses ont toujours été présentes. Simplement, elles n’ont pas le même statut de notoriété que les hommes. Ce problème d’invisibilité n’est pas l’exclusivité du rap, il existe à tous les niveaux de la société. Accuser le rap de misogynie, c’est une manière de minimiser la place et l’œuvre des rappeuses.»