Sur scène et en ligne, l'humour romand cartonne; mais est-ce bien raisonnable?
Scène
AbonnéLa période est morose pour tout le monde, ou presque: entre salles complètes et sketchs viraux sur les réseaux, l’humour romand est en ébullition, au point de multiplier les vocations… et alimenter la machine à ambitions. A quel prix?

Progressivement, les lumières s’éteignent. On se croirait presque au théâtre – sans le bar démontable installé par des bénévoles quelques heures plus tôt et le sol en lino gris du foyer étudiants. Soudain, les riffs de guitare font taire les bavardages d’un public hétéroclite. Les retardataires, une bière à la main, slaloment entre les doudounes et les sacs pour regagner leur rang de chaises en bois. «Bonsoir bonsoir», lance l’humoriste Tristan Lucas, hôte de la soirée, dans un micro qui grésille tant qu’il lui faudra refaire son entrée.