«Je souhaite répondre aux allégations formulées à mon encontre par l’équipe technique de la Comédie de Genève à propos d’un comportement dépassant l’éthique de la collaboration artistique», écrit Krystian Lupa dans une lettre publiée par le quotidien Libération sur son site. Il indique que «deux incidents» au cours des dernières semaines «peuvent être retenus».
Invité «avec sa méthode de travail»
Le révéré metteur en scène polonais de 79 ans convient d’une part avoir eu une «réaction très violente à l’interruption inattendue de la traduction par la traductrice Agnieszka Zgieb» et qu’il n’aurait «pas dû réagir de cette façon». D’autre part, il cite sa réaction lors d’une répétition concernant un problème de lumière: «Je n’aurais pas dû élever la voix, parce que je n’approuve pas moi-même de tels comportements.» Krystian Lupa présente ses excuses, mais dément toutefois dans les deux cas avoir prononcé des «mots offensants» ou des «insultes».
Quant au différend qui semble l’opposer à l’équipe technique de la Comédie de Genève, il commente: «je pense que le théâtre, lorsqu’il invite un metteur en scène étranger, l’invite avec sa méthode de travail, à laquelle les équipes devraient au moins essayer de s’adapter.» Et de regretter l’absence de tentative de discussion et de négociation.
Interrogé par la RTS, le conseiller administratif en charge de la culture à Genève Sami Kanaan, indique comprendre l’annulation, malgré la perte financière: «Je pense que le respect de la personnalité n’est pas de l’argent dilapidé. Le harcèlement, quelle que soit sa forme, est intolérable.» Selon lui, «des comportements qui paraissaient acceptables il y a encore cinq ou dix ans ne le sont plus aujourd’hui».