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Musique fluide
Le début, la rencontre, provoque plus d’étincelles chez les personnages que chez les spectateurs. Puis viennent les chemins qui s’éloignent; les quatre amis investissent les quatre coins de la scène, ils parlent et chantent, parfois simultanément, parfois alternativement. Ils évoluent, ils vieillissent, ce qu’on éprouve véritablement. Le récit nous happe sans qu’on s’y attende, et il ne nous lâchera plus. Cette bande des quatre, que l’on suivra de sa prime vingtaine à sa solide trentaine, va ensuite voir une cinquième personne – le compagnon plus âgé d’une des deux filles – tenter de s’y faire accepter. Il faudra un drame pour qu’il y parvienne.
Musique minimaliste (un piano, un violoncelle) et fluide, tellement que parfois on l’oublierait presque, livret très fin et parfaitement ancré dans le réel, comédiens au diapason, mise en scène pragmatique jouant joliment avec un décor restreint: Big Crunch est une comédie musicale qui ne cherche pas à en mettre plein la vue, mais qui, mue par une tension dramatique croissante, finit par bouleverser.
«Big Crunch» , de Daniel Vuataz (livret) et Renaud Delay (musique), mise en scène de Frédéric Ozier. Avec Frédéric Brodard, Aude Gilliéron, Vincent Gilliéron, Constance Jaermann et Kim Nicolas.
Casino-Théâtre, Rolle, les 4 (20h) et 5 (19h) octobre; Théâtre Alambic, Martigny, le 10 octobre (19h30); Théâtre du Passage, Neuchâtel, le 6 février 2020 (20h).