A La Chaux-de-Fonds, quête identitaire sur fond d’éclairs
Mardi, le ciel s’est déchaîné à La Plage des Six Pompes. Mais il en faut plus pour arrêter les artistes de rue qui se demandent qui ils sont tandis que la planète grille
Trop fort! Ce n’est pas un orage, même violent, qui foudroie les artistes de rue, habitués à jouer avec les éléments. Mardi soir, autour des 20h, le ciel a méchamment douché La Plage des Six Pompes, le plus gros festival de rue helvétique et véritable institution à La Chaux-de-Fonds. On a cru alors à la noyade. Mais non, même si quatre spectacles ont dû être annulés pendant la tourmente, le frisson a repris ses droits après la rincée. Et le public a suivi, réjoui. La Plage a ce privilège: faire rire et sidérer avec une programmation tourbillonnante que l’on doit à Manu Moser, un maître en la matière. L’accent, cette année? La recherche identitaire.
Un tourbillon, oui. Qui d’autre que La Plage peut offrir une telle variété de propositions avec, chaque fois, un angle profilé et, cette 26e édition, ce souci de se définir? Voyez plutôt. Mardi, on a assisté, en vrac, à l’entrée dans la vie adulte de Raphaëlle, à la séance d’analyse d’Arsène, au voyage initiatique d’Ulysse, à la fascination aérienne d’une sœur et d’un frère, et encore à la colère un roi réfractaire. Que des histoires de soi face au monde, façon lyrique ou comique. «L’élément de base de la rue, c’est quand même la proximité avec le public, pointe Manu Moser. Du coup, le questionnement identitaire s’impose assez naturellement.»