«Fabula rasa»: après l’apocalypse, la fin de la culpabilité
Scènes
AbonnéSur la scène genevoise de l’Orangerie, Bartek Sozanski raconte en douceur la reconstruction après l’ultime chaos. Rêve éveillé entre cinéma et théâtre d’objets

Léa est soulagée. Lorsqu’elle regarde l’effondrement du monde sur son portable dont la batterie vacille, elle se sent enfin sereine, presque joyeuse. C’est qu’elle a, depuis toujours, vécu dans la culpabilité de nuire à cette planète qui la portait. Après cinquante ans de tri de ses déchets, de douches éclair, de consommation bio et locale, de déplacements restreints et d’avion banni, elle peut enfin respirer. «La fin du monde, c’est fait. Je suis rescapée. Le reste est à inventer», sourit Valérie Liengme, alias Léa.