Marivaux ou les éclats d’un cœur en hiver
Spectacle
AbonnéA Carouge, Jean Liermier sonde avec brio le mystère de l’amour dans «La Fausse Suivante», portée par six comédiens magnifiques, dont les hallucinantes Brigitte Rosset et Rébecca Balestra

En son salon, la Comtesse a cru connaître la félicité. Une délivrance, mieux, les prémices du bonheur. A La Cuisine du Théâtre de Carouge, l’hallucinante Brigitte Rosset vient de céder au Chevalier, incarné par cette féline de Rébecca Balestra – l’instinct du jeu. D’un bond, elle s’est levée de son pouf, comme on lâche les amarres: «Je vous épouse.» A cet instant de La Fausse Suivante, on chancelle. Car telle est la beauté de ce Marivaux rêvé et empoigné par Jean Liermier: sous le brio de la manœuvre et la jouissance d’un stratagème bien conduit passe le chant d’un amour perdu, remonte l’eau noire d’un désenchantement.