Pierre Alain, 60 ans de scène et toujours l’amour de l’air romand
portrait
AbonnéLe nouveau président de l’Alliance française de Genève, toujours fringant, continue de chanter et de défendre le français d’ici

«Jamais de voiture, jamais d’enfants, mais l’alcool, les femmes, le jeu. Et la chanson», dit-il. Fausse tronche à la Léo Ferré, avec sa chevelure blanche ondulée, le regard vif, Pierre Alain file s’asseoir derrière son piano électronique. Il déplie ses longues quilles avec grâce – il a perdu plus de 30 kg en faisant une heure et demie de vélo d’appartement par jour, et a arrêté l’alcool – et s’installe. Les mains s’envolent, le son jaillit, puis c’est la voix, chaude, surprenante de souplesse, qui court sur un peu plus de deux octaves sans aucune peine: «Neige/Tout se couvre de neige/Et je rêve en silence/Me revoilà enfant.»