«Jamais de voiture, jamais d’enfants, mais l’alcool, les femmes, le jeu. Et la chanson», dit-il. Fausse tronche à la Léo Ferré, avec sa chevelure blanche ondulée, le regard vif, Pierre Alain file s’asseoir derrière son piano électronique. Il déplie ses longues quilles avec grâce – il a perdu plus de 30 kg en faisant une heure et demie de vélo d’appartement par jour, et a arrêté l’alcool – et s’installe. Les mains s’envolent, le son jaillit, puis c’est la voix, chaude, surprenante de souplesse, qui court sur un peu plus de deux octaves sans aucune peine: «Neige/Tout se couvre de neige/Et je rêve en silence/Me revoilà enfant.»