Théâtre
AbonnéAvec «Boudoir», l’artiste sud-africain invite à une traversée personnelle des tragédies du XXe siècle et signe un spectacle aussi bouleversant qu’étrange, à l’affiche de Vidy jusqu’au 16 novembre

Son boudoir est votre songe. Steven Cohen est unique, mélangé et indémêlable, c’est-à-dire irréductible. C’est sa beauté, sa noblesse. L’artiste sud-africain, juif et queer, comme il se définit, vous reçoit dans ce qui s’apparente à un cabinet de curiosités. Au Théâtre de Vidy, vous vous sentez distingué par cet hôte énigmatique, caressé que vous êtes ici par une girafe, charmé là par une coiffeuse où règnent deux chandeliers, surpris là encore par un portrait d’Adolf Hitler, réjoui par un lustre de bal, égayé par ces mille et un vestiges qui sont les mille et une nuits d’un promeneur solitaire. Sa promenade zigzague dans le XXe siècle de ses douleurs pour embrasser, sans une ombre d’amertume, le XXIe siècle.