Première réalisation de Benedikt Erlingsson, acteur quadragénaire aperçu dans Le Direktor de Lars von Trier, ce film primé à travers des festivals du monde entier est un bien étrange objet: quasiment une suite de sketches, où l’humour le dispute à la crudité dans de magnifiques paysages. Entre problèmes d’éleveurs, conflits de voisinage, tempête de neige et chalutier russe au large, il raconte les passions cachées qui secouent une petite communauté, mais comme vues à travers le regard des chevaux! Pour sonder la différence entre l’homme et la bête – pas toujours à l’avantage du premier?
Le sens de cette comédie noire (deux morts et un miraculé, mais aussi un cheval abattu et un autre éviscéré) qui flirte avec la comédie romantique (deux couples qui se cherchent) restera aussi opaque que l’œil des canassons. Mais sa fascination n’en est pas moins réelle. Après Fridrik Thor Fridriksson, ici producteur, Baltasar Kormakur, Dagur Kari et Solveig Anspach, voici une nouvelle voix appelée à compter dans cette petite cinématographie qui aspire à autre chose que devenir un décor hollywoodien à la mode.
VV Des Chevaux et des Hommes (Hross í oss/Of Horses and Men) , de Benedikt Erlingsson (Islande – Allemagne 2013), avec Ingvar E. Sigurdsson, Charlotte Boving, Helgi Björnsson, Maria Ellingsen, Juan Camillo Roman Estrada. 1h21.
Séduction à l’islandaise
Comédie nordique Projet saugrenu, «Des Chevaux et des Hommes» vous prend à froid