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Stéréotypes et stéréonanas
Chaque année aux alentours du 14 juin, jour d’entrée du principe de l’égalité entre femmes et hommes dans la Constitution fédérale, la Ville de Genève lance une campagne de sensibilisation. 2015 veut lutter contre les stéréotypes de genre, et c’est une absolue nécessité. Trois affiches ont été conçues pour soutenir le slogan «Moins de clichés, plus de liberté». «Emilie, super-rapide» montre une fillette en tenue de superhéroïne et entend déconstruire deux a priori: «celui qui veut que les filles se projettent forcément en princesse et les garçons en superhéros et celui selon lequel les filles sont plus lentes que les garçons», énonce le dossier de presse. «Malika, skateuse intrépide» pratique donc la planche à roulettes, qui plus est de façon téméraire. «Victor, artiste complice» entonne gentiment un air de piano à bouche pour ses peluches installées dans une poussette. On le présente comme étant un «garçon sensible et attentionné».
C’est un excellent début. Mais pourquoi ne pas aller plus loin en montrant Victor donnant le biberon à une poupée ou passant l’aspirateur en plastique censé faire rêver les petites filles? Le message serait autrement plus percutant. Si la société est relativement prête à voir une fillette taper dans un ballon de foot ou glisser sur un skate, elle a beaucoup plus de peine avec un garçonnet en ballerine ou en nounou. Tiens donc.
Pour appuyer le message, la ville organise deux soirées de sensibilisation du public et des professionnels de la petite enfance: «Ecole, loisirs, espace public: en finir avec la fabrique des garçons» le 9 juin à la HES-SO, «Petite enfance: sortir du rose et du bleu» le 16 au Grütli.
www.ville-geneve.ch/14juin