Tobias Preisig, au violon la liberté
Musique
AbonnéLe musicien zurichois établi à Berlin a publié un album solo, au charme hypnotique. Il se produit dimanche au festival Antigel

Les matins de réveillon, il se levait tôt pour voir son père s’habiller en femme. Boutonner le chemisier blanc, lacer le corset, nouer le tablier crocheté sur une jupe ample, puis ajuster dans la pénombre et le froid un masque de poupée maquillé de rouge. Chaque Nouvel An païen d’Appenzell, il passait en costume d’un palier à l’autre pour chanter un yodel si profond, si animé, que trente ans plus tard, Tobias Preisig en a encore la chair de poule.