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AbonnéEtonnante histoire que celle du roman de Gianfranco Calligarich: paru une première fois en 1973, «Le Dernier Eté en ville» a d’abord connu un succès d’estime. Réédité en 2010, il conquiert les lecteurs du monde entier. Et si le désenchantement de la fin des années 1960 ressemblait à celui d’aujourd’hui?

Gianfranco Calligarich a une trentaine d’années quand il écrit Le Dernier Eté en ville. Comme son personnage, Leo Gazzarra, il a grandi à Milan et vient de s’installer à Rome, où il pratique le journalisme et vit une sorte de bohème à l’italienne, option dolce vita. Son manuscrit est refusé par tous les éditeurs. Comme il l’explique près de cinquante ans plus tard dans une interview retranscrite sur son site, Gianfranco Calligarich finit par le déposer, sans se faire d’illusions, chez l’écrivaine antifasciste Natalia Ginzburg, de 30 ans son aînée. Le livre lui plaît, elle le lit en une nuit et va forcer la porte de son premier éditeur. Le roman paraît ainsi pour la première fois chez Garzanti, en plein été 1973. Il se vend bien, mais pas assez pour que l’éditeur le réimprime.